Aimé Jacquet, l’entraîneur de l’équipe de France victorieuse de la Coupe du Monde en 1998, a constamment préservé son sens de l’humanité et son respect envers autrui. Même lorsqu’il atteignait les sommets de sa carrière, il a toujours été un exemple de simplicité et de modestie.
Aimé Jacquet est célèbre pour avoir mené l’équipe de France à la victoire lors de la Coupe du monde 1998. Cependant, ses débuts en tant qu’entraîneur furent beaucoup plus discrets. En 1976, un an après avoir arrêté sa carrière de joueur, l’ancien footballeur de l’AS Saint-Etienne et de l’Olympique Lyonnais est nommé entraîneur du club rhodanien, en remplacement d’Aimé Mignot, qui avait été démis de ses fonctions après près de huit années à la tête des Gones. Cette succession était difficile à assumer pour Jacquet, âgé de seulement 33 ans à l’époque et qui n’avait aucune expérience significative en tant qu’entraîneur. Raymond Domenech, qui jouait alors à l’OL, a raconté les débuts du technicien français dans un témoignage publié dans L’Équipe.
Sous les voûtes de la tribune de Gerland, dans les vestiaires sombres et humides, éclairés par de longs néons blafards, Domenech se souvient des premiers mots de Jacquet lorsqu’il a pris la place de son prédécesseur. Il ne se rappelle plus précisément des paroles exactes prononcées par Jacquet, mais il partage encore aujourd’hui son émotion et se souvient des larmes sur son visage.
Jacquet n’a pas pleuré à cause du poids des responsabilités, mais plutôt à cause d’un sentiment de trahison envers Mignot, celui qui l’avait fait venir à l’OL. Ce sentiment d’honneur et de respect envers son prédécesseur était quelque chose que Domenech avait aussi ressenti, ignorant alors que c’était ce lien qui unissait les entraîneurs respectueux. La suite de la carrière de Jacquet prouvera que son humanité et son respect envers les autres n’étaient pas une façade, car de cette sombre soirée, il est resté le même jusqu’à devenir champion du monde.
Cet article nous rappelle l’importance des débuts modestes et des sentiments qui peuvent animer un entraîneur lorsqu’il prend la relève d’un autre. La relation entre Jacquet et Mignot est un exemple de respect et de reconnaissance, et leur histoire montre que les émotions et les valeurs humaines peuvent jouer un rôle déterminant dans la réussite d’une carrière sportive.